Swiss Platform Ageing Society

Réseau inter- et transdisciplinaire en faveur de la qualité de vie des aînés !

Promotion d'une réflexion différenciée sur le vieillissement

Comprendre les enjeux du vieillissement suppose à la fois de distinguer entre le vieillissement démographique et le vieillissement personnel ainsi que d’appréhender le caractère variable et malléable de ces deux processus de vieillissement.

 

Le vieillissement démographique observé actuellement dans tous les pays avancés résulte à la fois de l’augmentation de l’espérance de vie et du recul de la natalité. Ce double phénomène entraîne à lui seul le vieillissement de l’ensemble de la population. Il est à noter qu’une longue durée de vie est un révélateur de la prospérité et du bien-être. 

 

S’agissant du vieillissement individuel, il convient de faire la distinction entre âge calendaire, âge biologique et âge social. L’âge calendaire est, au même titre que le genre, une caractéristique attribuée et, par là même, un critère de discrimination. Le vieillissement biologique recouvre toutes les modifications biologiques et médicales au cours de la vie. L’âge social, enfin, englobe les aptitudes, les compétences, les activités et les comportements que les représentations sociales et culturelles prêtent aux différents groupes d’âge. La question de savoir si quelqu’un est "trop vieux" ou "trop jeune" dépend essentiellement de l’organisation du travail, du système de prévoyance vieillesse, du statut social et de l’évolution sociale. Le vieillissement social est largement favorisé par la dévalorisation des qualifications et des compétences entraînée par l’évolution technologique, l’absence de perspectives professionnelles et le manque de reconnaissance. La corrélation entre l’âge calendaire et l’âge biologique se distend au cours de la vie, tandis que le poids de l’âge social sur l’âge biologique augmente. 

 

Les processus de vieillissement démographique et personnel ne sont en aucun cas dictés par la nature, mais le résultat d’une création culturelle: le comportement reproductif des êtres humains, qui relève de nos jours du libre arbitre et dépend grandement de la capacité à concilier famille et vie professionnelle, détermine le vieillissement démographique. Le fait qu’une personne reste ou non dans la vie professionnelle et participe activement à la vie sociale dépend des facteurs sociaux: il n’en reste pas moins que l’être humain conserve ses facultés d’apprentissage et sa capacité d’acquérir de nouveaux savoirs et de nouvelles compétences jusqu’à un âge avancé. Il est également prouvé que le fait d’apprendre et de s’impliquer activement retardait le vieillissement, ce dont témoigne le rajeunissement socioculturel observé actuellement chez les aînés. Il est certain que la référence à l’âge calendaire constitue une première étape vers une discrimination fondée sur l’âge. En revanche, le fait de savoir que le vieillissement est un processus variable et malléable peut aider à tirer pleinement parti, à tout âge, des potentiels et des capacités qui évoluent différemment pendant les différentes étapes de la vie. Cette prise de conscience est vitale dans une société où les groupes d’âge plus jeunes sont faiblement constitués.